Les gitans
Les gitans sont des gens pour lesquels n’existe que le présent.
Lucien Clergue
C’est à partir de 1955 que Lucien Clergue intègre réellement le sujet des gitans en se rendant aux Saintes Maries de la Mer où se déroule chaque année le pèlerinage en l’honneur de la sainte patronne des gitans Sarah la Noire. Il y retrouve l’un de ses voisins d’Arles, le chanteur José Reyes, avec le jeune guitariste Manitas de Plata, alors inconnu.
Accepté par la communauté gitane, Clergue, en les photographiant, ne cherche pas à attirer l’attention sur leurs conditions de vie difficiles, étant plutôt captivé par leur mouvement, leur vitalité rythmée par la danse et parfois violente. Jean Cocteau, visiblement ému par ses photographies pleines de vigueur des gitans, au point de s’en inspirer pour réaliser une fresque à la chapelle de Villefranche-sur-Mer, a décrit, dans une lettre écrite à Clergue en 1957, l’atmosphère régnante dans cette communauté : On chante, on danse, on forme le cercle et nul n’y pénètre sauf si le sang léger coule dans ses veines.